On associe souvent le monde des cryptomonnaies à l’innovation technologique. Néanmoins, toute cette néoéconomie numérique a de grands besoins énergétiques. Et peut avoir, par conséquent, un impact très lourd sur l’environnement. Qu’à cela ne tienne : le secteur s’adapte. La blockchain fait maintenance place à la Greenchain. Soit une approche plus verte pour les monnaies numériques.
L’enjeu environnemental de la blockchain
La blockchain traditionnelle se base, notamment, sur le système de preuve de travail (PoW, Proof of Work). C’est ce que le Bitcoin utilise, avec en conséquence une consommation électrique comparable à celles de certains (petits) pays. En 2017, c’est l’équivalent de la production de l’Irlande qui a été émise par le Bitcoin, soit près de 70 millions de tonnes de CO² (ou 0,3% de production mondiale).
D’autre part, le renouvellement fréquent du matériel de minage contribue à l’augmentation des déchets électroniques, aggravant l’empreinte écologique du secteur.
L’émergence de la Greenchain
Pour répondre à ces défis, des innovations ont émergé. Elles devraient permettre des pratiques plus compatibles avec les objectifs de réduction de gaz à effet de serre imposés notamment par l’Accord de Paris sur le Climat (2015) :
- De nouveaux modèles de consensus : L’Ethereum, par exemple, a adopté un système de preuve d’enjeu (PoS, Proof of Stake), réduisant sa consommation énergétique de plus de 99%.
- Des partenariats avec des fournisseurs d’énergie renouvelable : Certaines entreprises s’associent à des producteurs d’énergie verte pour alimenter leurs opérations.
- Des initiatives de compensation carbone : Des plateformes mettent en place des programmes pour compenser leur empreinte carbone.
Exemples de projets innovants de cryptomonnaies vertes
Plusieurs projets se distinguent par leur approche écologique :
- Chia Network : Utilise une « preuve d’espace et de temps », exploitant l’espace disque inutilisé plutôt que des processeurs énergivores.
- SolarCoin : Récompense les producteurs d’énergie solaire, encourageant l’adoption de cette énergie renouvelable.
- Algorand : Vise la neutralité carbone grâce à des partenariats avec des organisations environnementales.
Quel avenir pour la Greenchain ?
La Greenchain remplacera-t-elle la blockchain ? Ce qui est sûr, c’est que l’adoption généralisée de la Greenchain dépendra des avancées technologiques, du soutien réglementaire et de l’innovation continue. De nouvelles technologies comme la preuve d’historique (PoH) et la preuve de combustion (PoB) sont en développement. Ces autres systèmes élargissent le champ des perspectives prometteuses pour une blockchain plus verte.
D’autre part, la demande en termes de pratiques durables est croissante de la part des investisseurs. La transition ou mutation pourrait en conséquence s’accélérer sensiblement dans les mois ou années qui viennent. En effet, d’autres industries pourraient alors adopter des technologies plus écologiques et transparentes.